Covid-19 : quel risque de mourir pour les jeunes adultes ?
Novembre 2020
Nettement supérieurs chez les plus âgés, les risques d’hospitalisation et de décès après une infection au coronavirus sont-ils négligeables chez les adultes jeunes ou d’âge moyen ?
La double influence de l'âge
L’âge influence beaucoup la dynamique des infections au SARS-Cov2. L’étude SAPRIS-SERO a réalisé des tests sérologiques sur des volontaires de diverses cohortes existantes comme l’étude familiale E3N-Générations (anciennement étude familiale E3N-E4N), Constances, NutriNet-Santé et Elfe-Epipage (merci à eux !). Elle a montré qu’en mai-juin 2020, les jeunes adultes français avaient été bien plus souvent infectés que leurs aînés.
Toutefois, les formes les plus graves, qui conduisent à l’hospitalisation et parfois au décès, concernent bien davantage les plus âgés.
Pour estimer le risque de décès des personnes infectées selon l’âge, un article publié en preprint a combiné des données sur les hospitalisations et décès en hôpital de la base française SI-VIC et les données de séroprévalence par âge de l’étude SAPRIS-SERO, en d’autres termes le pourcentage de chaque groupe d’âge qui avait dans le sang des anticorps contre le SARS-Cov2.
Le taux d’hospitalisation des adultes infectés était en moyenne de 3,2 % allant de 0,46 % pour les 20-30 ans à 30 % pour les 80-90 ans (données hors EPHAD).
Comparable à un sport extrême
Également élevé chez les plus âgés, le risque de décéder n’est pas négligeable chez les adultes d’âge moyen : le taux de mortalité était de 0,05 % chez les 40 à 50 ans.
Pour aider à appréhender ce qu’un tel risque représente, les chercheurs indiquent que l'ordre de grandeur est comparable à un « base jump », c'est-à-dire un saut en parachute depuis une falaise ou un immeuble. Dans ce sport extrême, on compte 1 à 2 décès pour 1 000 sauts.