Les couples de la première génération de la cohorte

Couple seniors. Licence Creative Commons Photo de Marcus Aurelius.

Licence Creative Commons. Photo de Marcus Aurelius.

Nous avons regardé les informations sur les caractéristiques socio-culturelles, le mode de vie et la santé des hommes de la première génération de la cohorte et les avons comparées avec celles de leur conjointe (une femme E3N). Le mode de vie de l’un influence-t-il celui de l’autre membre du couple ? Y a-t-il une concordance des comportements de santé dans un couple ? 

Description des couples de la première génération

16 888 couples de la première génération de la cohorte ont été inclus dans ces analyses. Ces couples sont formés d’une femme E3N et de son conjoint vivant à la même adresse fin 2014. Les données prises en compte sont celles du questionnaire d’inclusion des hommes et du onzième questionnaire de suivi des femmes E3N ; ces deux questionnaires ont été envoyés fin 2014.

Âge des participants

En moyenne en 2014, les femmes sont âgées de 71,4 ans et les hommes de 72,6 ans. Il est intéressant de noter que 77% des couples se trouvent dans la même tranche d’âge : 31% ont entre 60 et 69 ans, 38%, entre 70 et 79 ans et 7,5% ont plus de 80 ans.

Niveau d’études

Le graphique suivant présente, en pourcentage, les différents niveaux d’études des volontaires E3N-Génération 1, selon le genre.

E3N-G1 niveaux d'études Hommes Femmes

Aux deux extrémités de cette échelle de niveaux d’études, on compte plus d’hommes que de femmes : 9% des femmes et 20% des hommes ont un niveau de diplôme inférieur au Bac, tandis qu’on compte 18% de femmes et 31% d’hommes pour le niveau Bac+5 ou plus.

Le tableau à double entrée suivant présente les différents niveaux d’études des femmes et des hommes au sein des couples.

E3N-G1 niveaux d'études couple

Nous avons noté que 42% des couples ont le même niveau d’études : 0,4 % n’ont pas de diplôme plus élevé que le certificat d’études, un peu plus de 1% ont un CAP/BEP, 22% ont un niveau Bac à Bac+2, 6% Bac +3 à 4 et 13% ont tous les deux Bac+5 ou plus.

Si le niveau d’études n’est pas identique pour les deux membres du couple, la tendance est que les femmes sont plus souvent avec des hommes plus diplômés que l’inverse. Globalement, 30% des femmes sont en couple avec un homme qui a Bac+5 ou plus, tandis que seulement 18% des hommes sont en couple avec une femme ayant Bac+5 ou plus. 

Indice de masse corporelle

L’indice de masse corporelle de notre population a été calculé. C’est une formule mathématique qui prend en compte le rapport entre le poids et la taille des personnes et permet ainsi de les classer en quatre catégories : maigreur, poids normal, surpoids et obésité.

Le graphique suivant présente, en pourcentage, les différents niveaux d’indice de masse corporelle des volontaires de la génération 1, selon le genre, en 2014.

E3N-G1 IMC Hommes Femmes

61% des femmes ont un poids normal, 28% sont en surpoids, 8% sont obèses et 3% sont maigres. Du côté des hommes, 45% d’entre eux ont un poids normal, 45% sont en surpoids, 9,5% sont obèses et 0,5% maigres. On constate d’abord que les hommes sont globalement plus en surpoids et obèses que les femmes.

Le tableau à double entrée suivant présente les différentes catégories d’indice de masse corporelle des femmes et des hommes au sein des couples E3N-Génération 1, en 2014.

E3N-G1 IMC couple

Au niveau des couples, 30,5% sont formés de deux personnes de poids normal. Chez les femmes en surpoids, 49% de leurs conjoints le sont aussi. En revanche, pour les hommes en surpoids, seulement 30% de leurs femmes le sont également. 

Chez les femmes obèses, 70% de leurs conjoints sont en surpoids ou obèses. À l’inverse, les hommes obèses sont en couple dans 55% des cas avec une femme en surpoids ou plus.

Statut tabagique

Le graphique suivant présente, en pourcentage, le statut tabagique des volontaires de la génération 1, selon le genre, en 2014.

E3N-G1 Tabac Hommes Femmes

En 2014, 66% des femmes E3N sont non-fumeuses et 30% sont des ex-fumeuses. Du côté des hommes, 29% sont non-fumeurs et 64%, des ex-fumeurs. Ce qui fait que le pourcentage de fumeurs actuels dans les deux sexes est sensiblement le même : 4,5% chez les femmes et 7% chez les hommes.

Le tableau à double entrée suivant présente le statut tabagique des femmes et des hommes au sein des couples E3N-Génération 1.

E3N-G1 Tabac couple

Au niveau des couples, seuls 1% des couples sont constitués de deux fumeurs actifs en 2014. On note aussi que 21% des couples sont formés de deux ex-fumeurs… L’arrêt de l’un(e) a-t-il encouragé l’autre à l’imiter ?

Consommation d’alcool

Un verre standard de boisson alcoolisée représente 10 grammes d’alcool pur.

Le graphique suivant présente, en pourcentage, la consommation quotidienne d’alcool des volontaires de la génération 1, selon le genre, en 2014.

E3N-G1 Alcool Hommes Femmes

On remarque que 21% des femmes et 9% des hommes ne boivent pas d’alcool en 2014.

Le tableau à double entrée suivant présente les différentes quantités d’alcool consommées par les femmes et les hommes au sein des couples E3N-Génération 1, en 2014.

E3N-G1 Alcool couple

Dans 5% des couples, les deux personnes ne boivent pas du tout. Assez logiquement, dans 95% des couples, au moins une des deux personnes boit de l’alcool. Dans 76% des couples, les deux personnes boivent de l’alcool.

En 2014, en moyenne, les femmes consomment un peu moins d’un verre par jour (8,7 g/j) et les hommes, un peu moins de deux verres par jour (16 g/j). Nos volontaires respectent les recommandations de santé publique en matière de consommation d’alcool. En effet, Santé publique France recommande, depuis 2019, pour les hommes comme pour les femmes, de limiter sa consommation à deux verres par jour maximum et de ne pas consommer d’alcool tous les jours.

Parmi les personnes buvant plus de trois verres en moyenne par jour, on compte 4% de femmes et 14% d’hommes. À noter que chez les femmes consommant 2 ou 3 verres par jour, 70% de leurs conjoints boivent également deux verres ou plus par jour. Alors que l’inverse n’est pas vrai : chez les hommes consommant 2 ou 3 verres par jour, seulement 17% de leurs femmes boivent également 2 verres ou plus par jour.

État de santé des couples

Moral

Le moral est évalué par un mini-questionnaire validé par la communauté scientifique composé de 20 items qui interrogent les volontaires sur leur humeur au cours des sept derniers jours. Ce mini-questionnaire permet de calculer un score sur 60 points, le score CES-D (pour « Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale »). Un score CES-D en dessous de 16 points indique que la personne ne souffre pas de dépression, un score situé entre 16-23 points, que la personne peut souffrir de dépression mais sans certitude, et un score supérieur ou égal à 24 points indique que la personne souffre probablement de dépression.

Le graphique suivant présente, en pourcentage, l’état de dépression des volontaires de la génération 1, selon le genre, en 2014.

E3N-G1 Moral Hommes Femmes

On remarque davantage de dépression du côté des femmes (7% probablement et 12% possiblement) que du côté des hommes (3% et 7%).

Ce tableau à double entrée présente le moral des femmes et des hommes au sein des couples E3N-Génération 1, en 2014.

E3N-G1 Moral couple

En 2014, 81% des femmes et 89% des hommes sont en bonne santé morale : dans 74% des cas, les deux personnes du couple ne présentent pas de symptômes de dépression.

À noter que dans 0,6% des cas seulement, les deux membres du couple sont des dépressifs probables.

Santé perçue

L’état de santé général ressenti par les volontaires est évalué par la question « Dans l’ensemble, vous pensez que votre santé est : excellente / très bonne / bonne / médiocre / mauvaise. »

Le graphique suivant présente, en pourcentage, l’état de santé perçu des volontaires de la génération 1, selon le genre, en 2014.

E3N-G1 santé perçue Hommes Femmes

En 2014, du côté des femmes comme de celui des hommes les chiffres sont quasiment similaires : 64% des personnes se sentent en « bonne santé », 22-23% en très bonne santé et 4% en excellente santé. C’est une bonne nouvelle ! 

Respectivement 8% des femmes et 10% des hommes considèrent leur santé comme médiocre. Autour de 1% des personnes, un peu plus d’hommes que de femmes, se perçoivent en mauvaise santé.

Le tableau à double entrée suivant présente l’état de santé perçu des femmes et des hommes au sein des couples E3N-Génération 1, en 2014.

E3N-G1 santé perçue couple

Dans 75% des couples, les personnes se considèrent en bonne ou très bonne santé. Seuls 5 couples sur les 16 888 étudiés (soit 0,03%) se considèrent en mauvaise santé en 2014.

Diabète et hypertension

Les résultats que nous présentons aujourd’hui sur le diabète et l’hypertension sont préliminaires puisque les cas de diabète ou d’hypertension chez les hommes reposent sur l’auto-déclaration des participants et n’ont pas encore été confirmés médicalement. Il convient donc de les considérer avec précaution.

Le graphique suivant présente, en pourcentage, les cas de diabète des volontaires de la génération 1, selon le genre, en 2014.

E3N-G1 Diabète Hommes Femmes

11% des hommes ont déclaré avoir du diabète (en cours de validation) et 5% des femmes ont du diabète (validé par l’équipe de recherche).

Le graphique suivant présente, en pourcentage, les cas d’hypertension des volontaires de la génération 1, selon le genre, en 2014.

E3N-G1 Hypertension Hommes Femmes

36% des hommes ont déclaré avoir de l’hypertension artérielle (en cours de validation) et 47,5 % des femmes ont de l’hypertension (validée par l’équipe de recherche). 

Conclusion

Globalement, on note que, au sein des couples de la première génération de la cohorte E3N-Générations, les comportements de santé (statut tabagique, consommation d’alcool) et la santé perçue de l’homme et de la femme sont assez concordants. Toutefois, les hommes ont de moins bons comportements que les femmes : ils sont plus en surpoids, boivent et fument plus qu’elles ! Les femmes semblent également moins influencées par le mode de vie de leur conjoint que l’inverse. Ces résultats reflètent la tendance générale observée dans la population française : les femmes adoptent une hygiène de vie plutôt meilleure que celle des hommes.

Pour prolonger ce travail, l’équipe prévoit de regarder la survenue de maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, diabète) selon les caractéristiques socio-culturelles et les comportements de santé (principalement statut tabagique et consommation d’alcool) dans le couple.